Dessein de paix
Je
carbure au bois de la paix, au feu de la paix. Comme artiste, j'ai dû faire la
paix en moi à propos de mon art. Je préfère dessiner ma rage, mon calme et ma
paix plutôt que de les communiquer par des paroles. C'est une belle manière de
s'exprimer, d'exprimer la paix, dans un dessein de propager la paix. Mais …
j’espère aussi pouvoir exprimer en parole ma paix. L’artiste que je suis a plus
de facilité à dessiner la paix qu’à « la parler ». J’ai le goût de
parler, mais … celui d’écouter ? J’ai le goût de marcher, mais il me faut
d’abord l’équilibre. L’enfant doit expérimenter l’équilibre avant d’apprendre à
marcher. Un pied avance et l’autre fait l’équilibre, l’autre pied prend ensuite
la relève et avance. J’aime penser que dans mon intérieur il devrait se passer
un geste et une réaction semblables. Etre en équilibre ou ne pas l’être.
Également, est-ce qu’une action d’un être vivant, comme inspirer et expirer l’air de ses poumons pourrait faire l’équilibre à l’intérieur de son corps ? Oui, ce sont les flux et reflux du sang, tels ceux d’un fleuve, qui font sortir l’air vicié des poumons et les ouvrir à l’oxygène qui les vivifie . Donc, prendre un modèle pour rechercher l’équilibre : accueillir les extrêmes . Écouter et parler versus parler puis écouter. Accueillir et écarter ou repousser et choisir de prendre. Aimer et être aimé ; être aimé, aimer. Faire cet équilibre pour faire la paix en soi. La paix avec l’autre nécessite une paix intérieure, un respect de soi mais aussi un respect de l’autre ; et la paix avec l’autre nécessite que je lui laisse la parole. Notre parole et notre écoute peuvent faire la différence et apporter la paix.
Alberte
Brisson (2003), artiste peintre, dessinatrice et poète.
paru dans : www.pause.pquebec.com/dictee.php
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